Aaaahh les limites ! Une notion parfois bien trop peu explorées. C’est sûr que dans une société où c’est plutôt vu comme une faiblesse ou un manquement, tu n’as pas forcément envie de les mettre en avant.
Pourtant, identifier tes limites n’a rien à voir avec le fait de mettre le doigt sur ce en quoi tu es limité. C’est reconnaître et exprimer là où les choses ne sont plus OK pour toi.
Pourquoi c’est difficile d’exprimer tes limites ? Déjà parce que tu n’es pas toujours le plus fort pour respecter tes propres besoins. De plus, cela peut sous-entendre pour toi les faire passer AVANT ceux des autres. Et là ça devient parfois trop risqué pour toi. Pourquoi ? Parce que tu as peur de décevoir, qu’on ne t’aime plus… C’est un peu toujours la même chose qui se joue. Et ça fait peur, je comprends !
Mais observe ce qu’il se passe quand tu ne respectes pas tes limites. Ça te met en colère ! Et alors là, tu en veux à ta pote qui t’appelle pour sixième fois pour te parler du même sujet, à ta mère qui te fait culpabiliser pour que tu viennes dîner, à ton patron qui te rajoute un dossier sur ta pile déjà bien (trop) haute…
Mais au final, comment veux-tu que les autres respectent tes limites si tu ne les exprimes pas ? Si toi-même tu ne les respectes pas ?
N’aie pas peur, ça n’ira pas nécessairement au conflit. Les gens peuvent comprendre que si tu décroches le téléphone tu ne seras pas de bonne compagnie parce que tu es agacée par ta journée, que si tu viens dîner tu vas t’endormir à ta place parce que tu as mal dormi, que tu ne vas pas bien servir ce client ou ce dossier parce que tu vas prioriser ceux que tu as déjà à traiter.
Et s’ils ne le comprennent pas, la deuxième phase après le fait d’exprimer tes limites : les tenir. C’est plus challengeant mais d’autant plus gratifiant quand tu y arrives.
Je ne vis pas dans un monde Bisounours, je te promets que la majorité du temps ça se passe bien. Si tu te sens légitime dans ta demande et qu’elle vient du bon endroit (pas construite sur de la colère ou du ressentiment), elle semblera plus facilement légitime à la personne en face de aussi. Mais je sais aussi que le fait que tu t’autorises à poser tes limites peut venir très grandement la heurter. À ce moment-là, cela parle beaucoup d’elle et de sa propre incapacité à poser ses limites.
Oui c’est désagréable mais est-ce que ça ne vaut pas la peine d’essayer quand même ? C’est quoi le risque ? Au pire on t’oblige quand même et tu auras eu de nouvelles informations sur toi, les autres, ton environnement. Et ça motivera peut-être une décision, qui sait ?
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